7,5% des Belges n'ont pas fait appel à un professionnel de la santé en 2020. Pour quelles raisons?

Pourquoi une personne décide-t-elle de consulter un prestataire de soins en cas de problèmes de santé et une autre pas ? Et quels sont les éléments qui influencent cette décision ? 6.500 affiliés des Mutualités Libres ont répondu à un questionnaire relatif à leur consommation de soins de santé. A la clé des résultats fort intéressants, parfois surprenants…
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Pourquoi une personne décide-t-elle de pas consulter un prestataire de soins ?

Pourquoi une personne décide-t-elle de consulter un prestataire de soins en cas de problèmes de santé et une autre pas ? Et quels sont les éléments qui influencent cette décision ? 6.500 affiliés des Mutualités Libres ont répondu à  un questionnaire relatif à leur consommation de soins de santé. A la clé des résultats fort intéressants, parfois surprenants…

Environ 1 membre sur 13 n'a pas eu recours aux soins de santé remboursés en 2020. Quelles en sont les raisons ? Afin d’en savoir plus sur le profil de ces personnes, les Mutualités Libres, en collaboration avec Partenamut et Freie Krankenkasse, ont invité leurs affiliés à remplir un questionnaire. La sélection était composée pour moitié de personnes ayant fait appel à des prestataires de soins en 2020 (utilisateurs) et pour moitié de personnes n'ayant pas eu de soins de santé remboursés en 2020 (non-utilisateurs). Les réponses de 6.443 personnes ont été retenues et analysées plus en détail. 

COVID-19

La crise de la Covid-19 a évidemment eu un impact sur la consommation des soins de santé des Belges. 2 répondants sur 5 ont indiqué avoir reporté des soins en 2020 en raison de la Covid-19. Les soins bucco-dentaires ont été particulièrement touchés, un quart des personnes interrogées ayant déclaré que ces types de soins avaient été reportés. 1 personne sur 6 a déclaré avoir reporté un contrôle chez un généraliste ou un spécialiste en raison de la pandémie. La crise du coronavirus était donc une première explication majeure du non-recours aux soins de santé.

Refus d’aide

L'enquête montre qu'une proportion importante des non-utilisateurs de soins de santé refuse de se faire aider : ils ne consulteraient même pas un professionnel de santé s'ils avaient un problème. Ainsi, 10 % ont indiqué qu'ils n'iraient pas chez le dentiste ou le gynécologue en cas de problème, mais c'est aussi le cas pour le médecin généraliste (8 %), le médecin spécialiste (12,3 %) ou le kinésithérapeute (26 %). Ce qui est frappant, tant chez les utilisateurs que chez les non-utilisateurs des soins de santé, c'est la proportion d’entre eux qui refusent de se faire aider par un psychiatre ou un psychologue. La moitié des non-utilisateurs de soins, mais aussi 4 utilisateurs de soins sur 10 ne consulteraient pas de psychologue ou de psychiatre, même en cas de problèmes.

Profil des non-utilisateurs de soins de santé

Quelles sont les personnes qui, dans l’ensemble, n'ont pas du tout recours aux soins de santé remboursés ?

  • Il s'agit le plus souvent d'hommes isolés vivant sans conjoint et/ou enfant.
  • Ils souffrent moins souvent d'une maladie chronique et se considèrent en excellente santé physique. Ils ne jugent donc pas nécessaire de consulter un prestataire de soins. Pourtant, ils font moins d'exercice.
  • Ils se montrent plus anxieux lors d’examens médicaux.
  • Ils indiquent plus souvent ne pas avoir le temps de prendre rendez-vous avec un prestataire de soins ou de faire des examens.
  • Ils savent moins souvent vers quel prestataire ils peuvent se tourner.

Barrières

Tant les utilisateurs que les non-utilisateurs des soins de santé sont confrontés à un certain nombre de barrières. 1 répondant sur 5 a, par exemple, déjà reporté des soins ou des consultations en raison d'aspects financiers. 1 personne sur 8 éprouve des difficultés à comprendre les explications d'un prestataire de soins, 1 sur 3 a du mal à trouver des informations sur les soins de santé, et environ la moitié est confrontée à de longues listes d'attente.

Recommandations

Comment des individus peuvent-ils prendre les bonnes décisions concernant leur santé s'ils ne savent pas où trouver l'information ? Les Mutualités Libres souhaitent améliorer la littératie en santé de leurs affiliés en mettant à leur disposition des informations claires et compréhensibles sur les soins de santé et en les aidant à trouver le bon prestataire de soins dans leur quartier. Notre rôle, en tant que mutualité, est également d’accompagner les personnes qui souffrent d’un problème de santé mentale ou physique dans leur recherche du bon prestataire de soins.

Nous demandons également aux intervenants du système des soins de santé rendre plus accessible l’information sur les prestataires de soins (conventionnés). Il faut également contribuer à lever certains obstacles à la consultation des prestataires de soins, par exemple en s'attaquant aux listes d'attente pour certains prestataires de soins et en garantissant et améliorant l'accessibilité financière des soins. Enfin, il est crucial d’en finir avec la perception négative et la stigmatisation qui entourent la consultation de certains prestataires tels que les psychiatres et les psychologues.

Informer, une mission de nos mutualités !

Nos mutualités, dont Partenamut et la Freie Krankenkasse, travaillent à rendre la communication sur la santé accessible et compréhensible. Leur rôle est d’accompagner les personnes dans les méandres complexes des soins de santé. Mais aussi et surtout, leur mission est de sensibiliser sur l’importance de la prévention et sur les moyens à disposition pour se maintenir en bonne santé : 

  • Elles expliquent à leurs affiliés quel prestataire de soins de santé voir pour quelle question. 
  • Elles encouragent les patients à poser des questions à leur médecin s'ils ne comprennent pas ses explications.
  • Elles font le maximum pour rendre les soins de santé mentale accessibles en mettant en place des campagnes spécifiques. En proposant, par exemple, des lignes d'écoute ou des plateformes en ligne via lesquels les affiliés peuvent obtenir une aide psychologique.
  • Elles font la promotion de bons soins bucco-dentaires en rappelant la nécessité de rendre visite au dentiste au moins une fois par an, même sans douleurs.
  • Elles motivent leurs affiliés à participer aux dépistages organisés pour la population. Grâce à ces examens, certains cancers peuvent être prévenus en détectant des cellules anormales avant qu'elles ne deviennent cancéreuses. Afin de rendre d'autres examens préventifs plus abordables financièrement, nos mutualités interviennent pour un certain montant.