Bruxelles, le 12 février. En Belgique, environ 1 jeune femme sur 100 âgée de 14 à 20 ans tombe enceinte. Le statut socio-économique semble être un facteur important. Le risque de grossesse est en effet 3 fois plus élevé chez les jeunes femmes issues de milieux vulnérables et bénéficiaires de l'intervention majorée (BIM). Ce phénomène touche 0,24 % des filles de 15 ans avec BIM contre 0,10 % des jeunes filles sans BIM. Chez les jeunes femmes de 20 ans, cette différence est encore plus nette : 6 % avec BIM, contre 2 % sans.
Moins de contraceptifs
En Belgique, les jeunes femmes de moins de 21 ans reçoivent une intervention supplémentaire de 3 euros par mois de l'assurance maladie obligatoire pour les contraceptifs sur ordonnance (pilules, patches, stérilets, etc.). Le gouvernement souhaite ainsi promouvoir l'accès des jeunes aux contraceptifs et prévenir les grossesses non désirées. Nos données montrent que le recours à ces contraceptifs augmente avec l'âge : 1 fille de 14 ans sur 20, la moitié chez les jeunes de 18 ans et près de 2 sur 3 chez celles de 20 ans.
Une fois encore, nous constatons une différence selon le statut socio-économique. Le nombre de jeunes femmes âgées entre 14 et 20 ans qui utilisent des contraceptifs prescrits et remboursés est 50 % plus élevé chez les filles ne bénéficiant pas de l’intervention majorée. Nos données* semblent donc indiquer que les filles issues de milieux vulnérables utilisent moins de contraceptifs.
Chlamydia = IST la plus fréquente
La pilule, l’anneau vaginal, le patch, etc. permettent d’éviter les grossesses non désirées, mais ils ne protègent pas contre les infections sexuellement transmissibles (IST). Le préservatif est le seul moyen efficace contre les IST. La chlamydia est l’IST la plus répandue dans notre pays. Le nombre de cas est en augmentation depuis 2002, en particulier chez les jeunes femmes âgées de 15 à 29 ans : entre 2002 et 2016, leur nombre a en effet été multiplié par 6.
Importance de l’éducation sexuelle
Favoriser l’accessibilité financière aux contraceptifs est primordial, mais notre étude démontre que des efforts supplémentaires sont nécessaires. Une bonne éducation sexuelle des jeunes est essentielle, tant à l'école qu'à la maison. Cela peut les aider à obtenir des réponses aux questions qu'ils se posent et à se respecter sur le plan des relations interpersonnelles et du sexe. Un des éléments importants de cette éducation sexuelle étant bien sûr la sensibilisation à l'utilisation des contraceptifs et notamment des préservatifs, l’unique protection efficace contre les infections sexuellement transmissibles (IST).
De plus, notre étude montre surtout la nécessité d'accorder une attention particulière aux filles et aux garçons issus de milieux vulnérables. Il est important de travailler à leur littératie en santé pour les conscientiser aux risques d'une grossesse précoce et à l'accessibilité financière des contraceptifs remboursés.
Plus d’infos ?
- Murielle Lona, service Représentation et Etudes des Mutualités Libres : 0493 49 04 75 / murielle.lona@mloz.be
- Güngör Karakaya, service Représentation et Etudes des Mutualités Libres: 0476 86 20 67 / gungor.karakaya@mloz.be
* Données anonymisées sur le remboursement des contraceptifs prescrits pour les jeunes filles affiliées aux Mutualités Libres au cours de l'année 2016. Les contraceptifs non remboursés tels que les préservatifs ou les contraceptifs distribués par d'autres canaux (Centres de planning familial, Centres d'aide sociale générale) ne sont donc pas inclus dans cette étude.