Inspirons- nous d’autres exemples en Europe
Le concept de transition juste n’est pas qu’un vague principe, il s’agit d’un modèle adopté conjointement, au sein de l’Organisation internationale du travail par les Etats, les entreprises et les syndicats. A travers le globe, mais aussi en Europe, il existe des modèles de mise en oeuvre dont nous pourrions nous inspirer. Ainsi, l’Ecosse a mis sur pied une commission permanente de la transition juste. Pour le gouvernement écossais, une transition juste c’est d’une part un processus, entrepris conjointement avec ceux et celles qui seront les plus touchés par la transition écologique, et d’autre part, un résultat, à savoir un avenir plus juste et plus vert pour tous. Pour soutenir la réalisation de cette ambition, le gouvernement écossais s'est engagé à établir des plans de transition juste, en concertation avec les communautés, les syndicats et les entreprises De même, aux Pays-Bas, l’équivalent de notre Conseil central de l’économie a développé une cartographie et un cadastre des emplois qui permet de savoir quels emplois disparaîtront et quels emplois pourront être créés en ayant une approche locale. C’est un outil clé pour anticiper l’avenir et préparer dès aujourd’hui le monde du travail aux emplois de demain.
Ne plus faire l’autruche
Notre pays a déjà connu des transformations économiques radicales mais mal préparées qui ont laissé des milliers de travailleuses et travailleurs sur le carreau. On pense bien sûr à la fin des charbonnages en Wallonie et en Flandre. Si l’on veut éviter un bis repetita, la transition juste ne doit pas rester un voeu pieu manquant de moyens et de cohérence. Les exigences européennes en matière de climat se renforcent année après année et ne pas entamer la transition bas carbone n’est désormais plus une option. La question réside désormais dans le courage politique des Etats et leur capacité à faire du défi climatique une opportunité pour la justice sociale.
La Belgique ne peut à elle seule sauver le climat, mais elle peut devenir un exemple pour le monde en montrant comment concilier climat et objectifs sociaux, réduisant ainsi l'insécurité, la pauvreté et les inégalités et améliorant la qualité de vie de la population. Notre modèle social a longtemps été un exemple, adaptons-le pour qu’il le reste dans ce contexte nouveau. Ne ratons pas le coche, fixons un cap clair avec des ambitions en matière de transition juste et écologique. Le 24 mai prochain, la ministre fédérale du Climat, Zakia Khattabi, lancera officiellement une initiative en ce sens, une démarche à saluer. Pour réellement faire de la transition juste la colonne vertébrale de nos politiques climatiques, il importe cependant qu’un tel processus devienne national et soit intégré de façon transversale à toute la préparation du futur PNEC.