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Santé mentale

De plus en plus de jeunes prennent des antidépresseurs

Les analyses effectuées par les Mutualités Libres montrent que la consommation d'antidépresseurs chez les jeunes âgés de 12 à 24 ans a fortement augmenté entre 2018 et 2022. Elles révèlent une augmentation significative après 2020, année d’irruption de la pandémie de Covid dans nos vies.

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antidépresseurs

Des chiffres en hausse, surtout chez les jeunes

Lorsque nous examinons l'utilisation d'antidépresseurs parmi les 2,2 millions de membres des Mutualités Libres, c’est l'augmentation de leur consommation chez les jeunes qui nous saute aux yeux. En 2018, 1,06 % de nos membres âgés de 12 à 18 ans prenaient au moins un antidépresseur. En 2022, ce chiffre s'élevait à 1,65 %. En chiffres absolus, cela représente une augmentation de 60 %. Nous observons également une tendance similaire chez les jeunes de 19 à 24 ans, avec une augmentation de 40 %.

 

ÂgeConsommation d’antidépresseurs parmi nos assurés
 20182019202020212022
12 à 181,06%1.16%1.12%1.52%1.65%
19 à 243,36%3.39%3.41%4.13%4.42%
25 à 396,58%6.68%6.36%7.02%7.36%
40 à 5412,99%13.05%12.64%13.29%13.56%
55 à 6416,32%16.36%16.10%16.69%16.91%
65 à 8017,47%17.44%17.22%17.67%17.85%
80+24,56%24.64%23.97%24.74%24.93%

Ruud Saerens, médecin-expert chez les Mutualités Libres, voit quelques explications possibles à cette augmentation. "Nous ne pouvons ignorer le fait que les chiffres en hausse à partir de 2021 sont probablement liés à la pandémie. Les données de Sciensano nous ont également permis de constater que davantage de symptômes d'anxiété et de dépression ont été signalés. Le lien entre les médias sociaux et l'utilisation des écrans apparaît également de plus en plus dans la science. Enfin, nous soupçonnons qu'il y a aussi une part d'utilisation inappropriée dans ces chiffres, avec des jeunes à qui l'on prescrit des médicaments parce qu’il y a des lacunes au niveau des autres formes d'aide. Car il y a toujours des listes d'attente, surtout pour les psychiatres et, dans une moindre mesure, pour les psychologues."

Utilisation inquiétante d'autres médicaments pour traiter les troubles psychiques

Le ministre Frank Vandenbroucke a tiré la sonnette d'alarme début de ce mois. La consommation d'antidépresseurs n'est pas la seule à augmenter ; d'autres produits psychopharmaceutiques sont également concernés. Près d'un quart des Belges ont pris au moins l’un de ces médicaments l'année dernière.

La campagne "Psychotropes : quels risques pour vos patients ? Ensemble, favorisons un usage adapté » a été lancée pour sensibiliser les prestataires de soins de santé. Le portail de la campagne s'adresse spécifiquement aux médecins, aux pharmaciens et aux psychologues.