Personnes agées

Maison de repos et de soins : des résidents au profil plus dépendant

Lors de la crise de la Covid-19, le nombre de résidents en maison de repos a sensiblement diminué avant de reprendre progressivement. Cette reprise s’est faite plus rapidement en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles. La dernière analyse des Mutualités Libres montre aussi une évolution du profil des résidents. Ceux-ci sont désormais davantage dépendants qu’avant la crise sanitaire.
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Tout le monde se souvient de la situation critique dans les maisons de repos au plus fort de la crise. Celle-ci s’est notamment traduite par un nombre très important de décès. Concrètement, 32% du nombre total des décès ont eu lieu en maison de repos (Sciensano 2022) jusqu’à début novembre 2022. Autre paramètre : le nombre d’entrées de nouveaux résidents en maison de repos a considérablement diminué au moment de la crise. Parmi les membres wallons et bruxellois des Mutualités Libres, ils étaient respectivement 29 % et 33 % en moins à entrer en maison de repos et de soins en 2020 par rapport à 2019. Et c’est pendant le second trimestre de 2020 que le nombre d’entrées a véritablement chuté pour ensuite repartir à la hausse dans les trimestres qui ont suivi, même si le nombre de nouvelles entrées n’atteint toujours pas le niveau de 2019.

En 2021 et 2022, on constate une reprise des entrées : concrètement, le nombre moyen de nouvelles entrées en maison de repos à Bruxelles en 2022 reste de 17 % inférieur au nombre de résidents en 2019. En Wallonie cet écart est de 7 % et de seulement 1 % en Flandre. Force est de constater que le nombre de nouvelles entrées dans la partie francophone du pays reste donc clairement inférieur à celui de 2019, ce qui n’est pas le cas en Flandre où la situation est revenue quasi à la normale.

2 résidents sur 3 au profil plus dépendant

La part de personnes dépendantes qui résident en maison de repos a dès lors augmenté entre 2019 et 2022 et est passée de 64 à 67 % du nombre total de résidents. En 2020 et début 2021, la situation était particulièrement marquée, puisqu’environ 7 nouveaux résidents sur 10 présentaient ce profil. On peut raisonnablement penser qu’un certain nombre de seniors au profil moins dépendant ainsi que leurs proches ont été découragé d’envisager un déménagement au vu du contexte sanitaire de l’époque dans les maisons de repos.

Il convient aussi de se rappeler qu’avant la pandémie, la part de personnes dépendantes parmi les nouveaux pensionnaires était déjà plus élevée en Flandre qu’à Bruxelles et en Wallonie. On peut d’ailleurs, en bonne partie, expliquer la reprise des entrées en maison de repos après le début de la crise par l’arrivée de nombreuses personnes au profil plus dépendant. Le nombre moyen de nouvelles entrées de personnes ne présentant pas ce profil a d’ailleurs fortement baissé entre 2019 et 2022. Cette baisse est de respectivement 29 % à Bruxelles, 11 % en Wallonie et 10 % en Flandre.

Echelle d’évaluation du degré de dépendance des résidents

  • se laver
  • s’habiller
  • se déplacer
  • se rendre aux sanitaires
  • manger en toute autonomie

Recommandations

Les Mutualités Libres plaident pour :

  • Davantage d'accompagnement des personnes âgées et de leur famille dans le chois de résidence. Ex. : Une meilleurs information quant aux services et soins pouvant être prestés à la maison et sur les possibles alternatives au fait de résider à domicile et aux coûts liés.
  • Des alternatives aux centres de soins pour les seniors suffisamment autonomes présentant un cadre minimal (personnel et offre de services)