Une utilisation efficace et optimale des médicaments est l’une des priorités dans la vision des Mutualités Libres pour l’avenir des soins de santé. La consommation de médicaments des personnes âgées mérite d’ailleurs une attention particulière, étant donné qu’une grande partie d’entre elles souffre d’une ou de plusieurs maladies chroniques.
En 2020, les Mutualités Libres ont mené une étude sur l’utilisation des médicaments chez les personnes de plus de 75 ans vivant à domicile. Les résultats montrent que 4 personnes âgées sur 10 ont utilisé de manière chronique (>= 80 jours) au moins 5 médicaments remboursés en 2018. Une personne sur 10 a même utilisé au moins 9 médicaments. Afin de sensibiliser des affiliés polymédiqués par rapport à leur consommation de médicaments et de les orienter vers différents services qui peuvent les aider à effectuer un suivi correct de leur consommation de médicaments, une brochure contenant des infos sur la polymédication leur a été envoyée en 2022.
Lorsqu’ils sont utilisés correctement, les médicaments aident à prévenir des maladies et à en diminuer les symptômes. Cependant, l’utilisation chronique de plusieurs médicaments peut aussi entraîner certains risques, comme un risque accru d’effets secondaires ou d’interactions médicamenteuses.
Il existe différents services qui peuvent aider les personnes âgées dans la gestion de leur consommation de médicaments et le suivi de leur santé. Le DPP (Dossier Pharmaceutique Partagé) permet à chaque pharmacien, moyennant l'accord du patient, d’avoir un aperçu des médicaments délivrés au cours des 12 derniers mois. Les patients polymédiqués peuvent également utiliser le service de pharmacien de référence, en cours duquel le pharmacien exerce un suivi continu du patient notamment en gardant à jour son schéma de médication et en le rendant accessible aux autres dispensateurs de soins avec lesquels il y a un lien thérapeutique. Le DMG (Dossier Médical Global) est géré par le médecin généraliste et offre un meilleur accompagnement individuel et permet également une meilleure concertation entre prestataires via l’échange des données médicales.
Des études révèlent cependant que de nombreuses personnes (âgées) ne sont pas complètement informées des risques potentiels de la polymédication et des services disponibles. C'est pourquoi une campagne a été lancée afin de sensibiliser nos affiliés âgés qui prennent beaucoup de médicaments.
Début mai 2022, 52.721 personnes de plus de 75 ans, vivant à domicile et consommant de façon chronique (>= 80 jours) au moins 5 médicaments remboursés en 2021 ont été identifiées parmi les affiliés des Mutualités Libres. Les personnes de plus de 75 ans polymédiquées avec une adresse email connue (27.485 personnes, soit 52,1 %) ont reçu une brochure d’information, rédigée sur base de 8 questions fréquentes (détaillées ci-dessous). Le contenu de la brochure a été revu par les associations de pharmaciens APB et OPHACO.
Après avoir lu la brochure, les personnes avaient la possibilité de répondre à un court questionnaire pour savoir si elles considéraient que les informations fournies dans la brochure étaient claires, faciles à comprendre et utiles, si elles utilisaient déjà des services d'aide à la prise de médicaments et si elles pensaient avoir recours à ces services après avoir lu la brochure.
Ces réponses ont ensuite été analysées afin de mesurer s’il y avait, parmi les affiliés qui ont reçu la brochure, une augmentation de l’utilisation de certains services comme le pharmacien de référence et le Dossier Médical Global (DMG).
91 % des personnes interrogées ont indiqué que les informations contenues dans la brochure étaient claires et faciles à comprendre. En outre, 2 personnes sur 3 ont indiqué qu'elles avaient trouvé les informations utiles. Cette brochure semble donc avoir été suffisamment accessible et avoir apporté une valeur ajoutée à la majorité des répondants.
Presque tous les répondants ont discuté de leur consommation de médicaments avec leur médecin et/ou leur pharmacien, et, parmi la minorité qui ne l’a pas encore fait, plus de la moitié prévoit de le faire à l’avenir.
Toutefois, en ce qui concerne l’utilisation des services, nous n’avons pas constaté de différences statistiques quant à l’utilisation du pharmacien de référence ou du DMG entre le groupe d'intervention (qui a reçu la brochure par email) et le groupe de contrôle (personnes de plus de 75 ans polymédiquées et vivant à domicile sans adresse email connue) après l’envoi de la brochure. Mais ce n'était pas non plus l'intention initiale de cette brochure. Celle-ci était, avant tout, informative et ne contenait aucune incitation concrète pour que les patients aient recours à un pharmacien de référence ou à un DMG.
