Environnement

Un air de qualité dans nos villes : une question de santé

La pollution atmosphérique constitue la plus grande menace environnementale pour la santé de tous dans l’Union européenne et l’un des principaux facteurs de risque pour les maladies chroniques.

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Les villes ont un rôle crucial à jouer dans l’assainissement de l’air : 97 % des citadins sont exposés à des niveaux de particules fines considérés comme nocifs pour la santé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ; les résidents des quartiers où les concentrations de particules sont plus élevées consultent plus souvent leur médecin généraliste et l’exposition à l’air pollué peut contribuer à une augmentation des incapacités de travail liées à des problèmes de santé mentale.

Ce mardi 23 avril, plus de 340 participants issus de 33 pays ont discuté des moyens d’assainir l’air dans nos villes d’ici 2030 lors d’une conférence internationale à Bruxelles, organisée par les Mutualités Libres et Health and Environment Alliance (HEAL), sous les auspices de la Présidence belge de l’UE.

Dans de nombreuses villes, les inégalités socio-économiques se traduisent par une exposition disparate à la pollution de l’air et à ses effets sur la santé. C’est d’ailleurs un défi tout à fait particulier à Bruxelles. Les résultats préliminaires des recherches actuellement menées par les Mutualités Libres, qui zooment sur l’impact des zones de basses émissions (LEZ) à Bruxelles, Anvers et Gand (et comparent ces données avec celles de 17 autres villes belges sans LEZ), montrent une diminution globalement plus rapide du carbone noir (black carbon ou BC), du dioxyde d’azote (NO2) et des particules (PM2.5 et PM10) depuis l’introduction de la LEZ à Anvers (2017) et à Bruxelles (2018), jusqu’en 2022, en comparaison avec les villes sans LEZ.

Pour Bruxelles, ces résultats confirment un rapport précédent de Bruxelles Environnement qui avait montré que les niveaux de NO2 ont diminué d’un pourcentage record de 30 % le long des principaux axes routiers de Bruxelles depuis 2018 et laisse présager une réduction similaire, voire plus marquée, des autres polluants nocifs. Les résultats préliminaires des Mutualités Libres pour Bruxelles confirment à nouveau que ce sont les quartiers les plus défavorisés qui subissent le plus les préjudices de la pollution atmosphérique - mais aussi que, pour certains polluants (BC et NO2), la LEZ a entraîné une diminution plus rapide de la pollution de l’air dans ces quartiers.

Xavier Brenez, directeur général des Mutualités Libres :
La qualité de l’air en Belgique s’améliore, mais il reste encore du pain sur la planche. Et ce, alors que l’impact de la pollution atmosphérique sur notre santé physique et mentale est énorme, tout comme le coût pour notre sécurité sociale. Nous avons besoin d’initiatives telles que les LEZ pour protéger la santé publique. Il est essentiel qu’après les élections, la qualité de l’air reste une priorité en Belgique et au niveau européen.

La conférence a eu lieu la veille du vote en séance plénière du Parlement européen, le 24 avril, sur l’accord du trilogue relatif à la révision de la Directive sur la qualité de l’air ambiant (DQA). Le cadre européen pour la qualité de l’air est l’épine dorsale des mesures prises au niveau local. 

Anne Stauffer, Directrice adjointe de Health and Environment Alliance (HEAL) :
La révision de la législation européenne sur la qualité de l’air donnera l’impulsion nécessaire à l’assainissement de l’air dans les environnements urbains de l’UE. Elle offre un énorme potentiel d’amélioration de la santé de tous ceux qui vivent en ville, mais surtout des personnes les plus vulnérables, notamment les femmes enceintes, les enfants, les personnes âgées, les personnes déjà malades et celles qui sont confrontées à des inégalités en matière de santé. Les États membres devraient adopter et mettre en oeuvre cette directive sans tarder, afin d’atténuer rapidement la souffrance des personnes, de prévenir les maladies et de réaliser des économies.

Après l’approbation de l’accord du trilogue par le Parlement européen, la directive révisée devra être adoptée par chaque État membre et publiée au Journal officiel de l’UE.