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- Cartographie du bien-être mental des Belges
Quelle est la proportion des Belges qui prennent des antidépresseurs ? Est-ce que le recours à la psychothérapie est courant ? Quels sont les liens entre les problèmes de santé mentale et d'autres maladies chroniques ? Quel a été l'impact de la période de pandémie Covid-19 sur la santé mentale de la population ? Découvrez la cartographie du bien-être mental réalisée par les Mutualités Libres.
Date
Contexte
Environ 30 % de la population mondiale sera confrontée à un trouble mental à un moment donné de sa vie. Dans le monde, environ 8 millions de personnes meurent chaque année d'un trouble mental, ce qui représente 14,3 % de tous les décès. De plus, les personnes atteintes de troubles mentaux sévères ont un taux de mortalité 2 à 3 fois plus élevé par rapport à la population générale, ce qui correspond à une réduction de l'espérance de vie de 10 à 25 ans. C'est pour ces raisons que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) prévoit que les troubles mentaux seront la principale cause de morbidité en 2030.
Dans notre dernière étude, nous proposons de faire un état des lieux de l'état de la santé en Belgique, en analysant les données des soins remboursés au cours des années 2018, 2019 et 2020. Nos experts ont analysé les données d'hospitalisation en psychiatrie, de psychopharmacologie et de psychothérapie.
Niveau de consommation des antidépresseurs et antipsychotiques
Nos données indiquent que, sur une base annuelle, environ 9 % des affiliés aux Mutualités Libres se sont vu prescrire un antidépresseur. Ce pourcentage est resté stable tout au long des 3 années examinées dans cette étude. L'utilisation chronique d'antidépresseurs était environ 1/3 plus faible, avec environ 6 % des membres utilisant des antidépresseurs pendant plus de 90 jours par an. 74 % toutes les prescriptions d'antidépresseurs sont faites par un médecin généraliste. Ensuite, ce sont les psychiatres qui prescrivent le plus souvent les antidépresseurs, avec environ 1 ordonnance sur 5.
L'utilisation annuelle d'antipsychotiques est d'environ 2,4 %, ce qui est nettement inférieur à l'utilisation d'antidépresseurs. Environ 4 utilisateurs d'antipsychotiques sur 10, sur une base annuelle, sont identifiés comme des utilisateurs chroniques.
Recours à la psychothérapie
Au cours de la période de 2018 à 2020, un peu plus de 2,7 % des membres ont eu droit à un remboursement annuel de l'aide psychothérapeutique chez le psychiatre. Les chiffres montrent une stabilité raisonnable au fil des ans. Il semblerait que les téléconsultations, initiées pendant la pandémie de COVID-19, ont pu avoir un effet positif sur la continuité des soins psychothérapeutiques.
Hospitalisations psychiatrique
Environ 1 affilié sur 200 est admis dans un service psychiatrique chaque année. Les membres les plus susceptibles d'être admis dans un service ou un hôpital psychiatrique se situent dans la tranche d'âge 40-54 ans.
Comorbidité et mortalité
Une analyse des maladies chroniques les plus courantes chez les personnes ayant recours aux soins de santé mentale montre qu'environ 1 utilisateur sur 2 ne souffre que de son trouble de santé mentale. Environ 1 utilisateur sur 5 souffre d'une hypertension artérielle comorbide.
Les données montrent que le nombre de décès chez les usagers des services de santé mentale est supérieur à celui des non-usagers : il y a 6 fois plus de décès chez ces personnes par rapport à celles qui n'ont pas de problèmes de santé mentale.
Nos recommandations
- Utiliser le budget disponible de manière pertinente pour ce type de soins en mettant l'accent sur les initiatives visant la prévention, la détection précoce des difficultés de santé mentale et leur traitement.
- Investir aussi davantage dans la prévention dans le milieu scolaire et dans le monde du travail. Cela comprend le renforcement de la littératie en matière de santé mentale, c'est-à-dire garantir de meilleures connaissances des problèmes de santé mentale, afin d'en diminuer la stigmatisation.
- Renforcer les actions de prévention auprès des jeunes : on constate clairement un pic des problèmes de santé mentale chez eux ces dernières années.
- Investir dans la promotion des traitements psychothérapeutiques par des prestataires de soins de santé agréés pour garantir l'accès aux soins des personnes au moment où elles en ont besoin et pour éviter une rechute des soucis de santé mentale.
- Investir davantage dans les unités de crise et mettre à disposition davantage de lits psychiatriques pour des groupes actuellement sur listes d’attente, comme les adolescents et jeunes adultes en souffrance qui demandent des structures adaptées.