En 2018, les hommes âgés de 65 ans en Belgique pouvaient espérer vivre encore 12,5 ans en bonne santé et les femmes 12,4 ans. Grâce aux soins préventifs, nous pouvons améliorer notre espérance de vie et surtout notre qualité de vie. La Belgique consacre moins de 3 % de ses dépenses totales en matière de prévention de santé. Notre pays chute donc sous la moyenne européenne. Depuis de nombreuses années, la prévention est le parent pauvre de notre système de santé, notamment car il n'y a plus aucun lien entre les soins curatifs (sous responsabilité fédérale) et les soins préventifs (sous responsabilité des entités fédérées). Pourtant, des investissements dans la promotion de la santé et la prévention permettent d’augmenter le nombre d'années de vie en bonne santé. Et certains domaines en particulier méritent toute notre attention, comme la consommation d'alcool et de tabac (surtout chez les jeunes), la santé mentale et le risque de suicide, le manque d'exercice et une alimentation saine, le dépistage de certains cancers et l'exposition à certains risques environnementaux.
Les citoyens veulent de la prévention
Les citoyens considèrent que la prévention est importante et qu'il faudrait donc lui allouer davantage de ressources. C'est ce que montrent tous les sondages d'opinion. Mais la population se rend également compte que l'augmentation des ressources ne suffit pas : il faut aussi une politique efficace qui améliore la qualité de vie. Et afin de pouvoir le faire correctement, nous devons déterminer les objectifs à atteindre grâce à une solide politique de santé. Et nous devons définir comment procéder. De cette manière, nous pourrons mieux gérer la fragmentation des compétences.
Focus sur la lutte contre le cancer
Plus de 80 % de la population estime que la lutte contre le cancer doit être considérée comme une priorité. Ceci montre qu'il existe un soutien aux programmes de dépistage existants pour le cancer du sein, du col de l'utérus et de l'intestin. Plus de personnes participeront à ces programmes, mieux nous pourrons lutter contre le cancer. Il est donc important de mettre davantage en valeur ces examens et d'encourager la population à y prendre part.
La ville de Bruxelles a récemment lancé une nouvelle campagne pour promouvoir le Colotest. Ce test permet de détecter la présence de sang dans les selles afin de signaler un risque de cancer colorectal débutant. Sur le site web Dépistage du cancer colorectal (depistagecancer.be), les Bruxellois peuvent remplir un formulaire pour savoir s'ils ont droit à un Colotest. Si c'est le cas, ils peuvent demander un test à leur pharmacien bruxellois.
L'Europe travaille également à un vaste plan de lutte contre le cancer. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, s'est engagée en faveur d'un "plan européen de lutte contre le cancer destiné à aider les Etats membres à renforcer la lutte contre le cancer et à améliorer les soins dispensés". Stella Kyriakides, commissaire européenne à la Santé, a été chargée d'élaborer un plan de lutte contre le cancer en Europe, dans lequel il est question de prévention, diagnostic et traitement du cancer ainsi que de soins palliatifs. L'Europe veut soutenir les différents Etats-membres dans leur lutte contre le cancer. Le gouvernement belge a déjà réagi positivement au plan européen de lutte contre le cancer, mais a également souligné la nécessité d’une approche européenne uniforme de la prévention. La littératie et les inégalités en matière de santé doivent également être abordées de manière coordonnée, en impliquant à la fois la population et les professionnels de la santé.
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