REACH : pour mieux protéger notre santé contre les produits chimiques

Enregistrement, évaluation et limitation des substances chimiques dans notre société, telles sont les priorités de REACH. Il s’agit d’un règlement européen en vigueur depuis 2007 visant à mieux protéger la santé des personnes et l'environnement contre les dangers des substances chimiques. L’objectif de ce règlement est d'aller au-delà des produits utilisés au quotidien, renfermant des substances chimiques, tels que les vêtements, la peinture ou les produits de nettoyage. Mais aussi des processus industriels utilisés par les entreprises. Celles-ci mettent sur le marché de nombreuses substances chimiques sans avoir de connaissance suffisante de leurs dangers ou sans en informer suffisamment les utilisateurs. C’est pourquoi REACH veut responsabiliser davantage les entreprises en exigeant qu'elles assument leur part en enregistrant minutieusement les risques liés à l'utilisation de ces substances, tout en veillant à les contrôler efficacement. Mais quand cela sera-t-il effectif ? Il y a encore trop de produits chimiques sur le marché aujourd'hui qui ont des effets nocifs sur la santé publique. Il est grand temps de s'attaquer à cette problématique.
En tant que mutualité, nous nous intéressons depuis longtemps à cette question. Non seulement en ce qui concerne les dangers de ces substances, mais aussi en ce qui concerne la conscientisation du public. En 2020, une enquête des Mutualités Libres a révélé que 48 % des participants n'avaient jamais entendu parler des perturbateurs endocriniens. Ou encore que 3 Belges sur 4 supposent que seuls des produits ne contenant pas de substances potentiellement dangereuses sont autorisés sur le marché belge. Or, rien n’est moins vrai. La littératie en santé joue un rôle important à cet égard, et nous poursuivons nos efforts en la matière avec notre partenaire HEAL. Les autorités fédérales et régionales doivent également prendre leurs responsabilités à cet égard. Après la découverte de la pollution par les PFOS dans la région d'Anvers et en raison de l'attention accrue portée aux perturbateurs endocriniens, davantage de personnes seront peut-être informées, mais les défis restent importants.
La bonne nouvelle, c'est qu'il existe depuis 2022 un Plan d'action national sur les perturbateurs endocriniens (NAPED), par lequel on veut œuvrer pour plus de prévention, plus de recherche scientifique et un meilleur cadre réglementaire. Ces derniers mois, les différentes autorités se sont mobilisées. Le niveau fédéral veut développer une campagne de sensibilisation en 2023, tandis que la Flandre travaille sur un objectif de santé environnementale, qui comprend une section sur les "substances extrêmement préoccupantes" telles que les perturbateurs endocriniens.
Le règlement REACH occupe une place importante dans le plan d'action national. La révision de REACH est un chantier important à cet égard. REACH, qui est en vigueur depuis 2007, doit être révisé, ce qui offre également l'opportunité de réaliser certains objectifs de NAPED dans l'intérêt de la santé publique.
Mais le temps presse. Il est important d'inscrire rapidement la révision de REACH à l'ordre du jour européen, car nous ne sommes qu'à un an des élections européennes. De nombreuses organisations font pression pour qu'elle soit accélérée. Les quatre ministres belges en charge de l'environnement soutiennent également cet appel. Les Mutualités Libres se sont jointes à la campagne de HEAL (Health and Environment Alliance) pour que la révision de REACH figure en tête de l'agenda européen, en soutenant les six exigences clés de la révision de REACH :
Un dossier comme REACH est complexe, nécessite une compréhension scientifique et peut sembler un peu loin de nous. Mais c'est grâce à de tels dossiers que l'on peut faire quelque chose de concret pour réduire notre exposition à des substances potentiellement dangereuses. Nous avons donc tout intérêt à suivre ce dossier de près et à veiller à ce que l'Europe s'y attelle rapidement.