• Organisation des soins

Conventionnement des kinés : un choix stratégique pour l’avenir de la profession

Dans un contexte où le système de santé évolue rapidement, les kinésithérapeutes sont aujourd’hui appelés à faire un choix déterminant. Au-delà des aspects financiers, le conventionnement influence leur place dans l’organisation des soins et leur capacité à s’adapter aux nouvelles exigences du secteur. En s’inscrivant dans cette démarche, ils sécurisent leur exercice tout en participant à une meilleure structuration de l’offre de soins. Faire le choix du conventionnement, c’est ainsi opter pour un cadre protecteur et évolutif, garant de leur reconnaissance et de leur rôle auprès des patients.

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Kinésithérapeute en blouse blanche massant le genou d'un patient

Une stabilité économique et professionnelle indispensable

L'un des principaux atouts du conventionnement pour les kinésithérapeutes réside dans la garantie d’une rémunération encadrée et d’une protection sociale adaptée. La dernière convention en date, la M/25, s'applique du 1er janvier 2025 à fin 2026, sauf si une nouvelle convention est conclue avant cette échéance. Jusqu'à la date d'acceptation finale, le statut de convention de 2024 reste valable.

En raison de l’absence de gouvernement et de décision budgétaire, la convention précédente a été résiliée fin 2024, entraînant une période sans convention en janvier 2025. Par conséquent, il était impossible d’appliquer l’indexation à ce moment-là. Toutefois, à partir de février 2025 et, suite à l'approbation d'une nouvelle convention par le comité de l’assurance, une indexation des tarifs de 2,68 % est prévue, s'appliquant à toutes les prestations.

En complément, une prime individuelle exceptionnelle, pour un montant total de 4,5 millions d’euros, sera distribuée aux kinésithérapeutes conventionnés remplissant certaines conditions. Cette prime est financée en partie par la réaffectation du budget de l’indexation de janvier 2025 non appliqué et par une réallocation des fonds alloués au projet "Frailty", afin d’en finaliser le développement pour une mise en œuvre effective en 2026. Ce projet aura pour but de détecter la fragilité chez les personnes âgées.

Un cadre réglementaire garantissant des conditions d'exercice optimales

L’adhésion à une convention ne se limite pas à des considérations financières : elle permet également aux kinésithérapeutes d’exercer dans un cadre réglementé et reconnu. En assurant une uniformité des pratiques tarifaires, le conventionnement offre une lisibilité essentielle dans les relations avec les organismes assureurs et les autres acteurs du secteur.

Par ailleurs, les kinésithérapeutes participent activement aux concertations visant à faire évoluer le secteur, comme la modification de la nomenclature et la simplification des démarches administratives. Ces discussions permettent d’adapter progressivement le cadre d’exercice aux réalités du terrain, en intégrant des innovations technologiques et organisationnelles susceptibles d’améliorer l’efficience du métier. Les discussions en cours portent également sur l'accès direct à la kinésithérapie sans prescription médicale, une évolution encore à l'étude.

Un levier d’influence pour la profession

Les kinésithérapeutes jouent un rôle central dans l’élaboration des politiques de santé les concernant. La participation aux instances de concertation avec les organismes assureurs leur permet d’avoir un poids dans les décisions relatives aux conditions d'exercice et aux évolutions tarifaires. Ce dialogue constant contribue à la reconnaissance de leur expertise et à la défense de leurs intérêts professionnels.

Une meilleure accessibilité aux soins pour les patients

Le conventionnement ne bénéficie pas uniquement aux prestataires de soins, mais également aux patients. En garantissant des tarifs encadrés, il assure une prise en charge optimale des soins par l’assurance maladie et limite les coûts à charge des patients. La convention M/25 prévoit notamment une protection accrue pour les publics vulnérables, en maintenant un accès à des soins abordables. Un réseau suffisant de kinésithérapeutes conventionnés demeure ainsi indispensable pour préserver une offre de soins équitable et accessible à tous.

Une anticipation des évolutions du métier

Les perspectives d’avenir du conventionnement s’inscrivent dans une dynamique d’évolution du système de soins. Les discussions actuelles portent notamment sur la modernisation de la nomenclature, la simplification administrative et l'intégration accrue des kinésithérapeutes dans les parcours de soins intégrés.

La digitalisation des démarches administratives, incluant la généralisation des prescriptions dématérialisées et l’optimisation des outils de gestion, constitue un enjeu majeur pour réduire la charge administrative pesant sur les praticiens. En outre, des ajustements sont en discussion pour favoriser l'accès aux soins de certains groupes cibles et développer des modèles de soins plus adaptés, tels que les séances de groupe.

En s’inscrivant dans cette dynamique, les kinésithérapeutes peuvent assurer la reconnaissance et la valorisation de leur profession, tout en participant activement à l’amélioration du système de soins.